Epaule

 

Anatomie et pathologie

Risques et complications : rupture de la coiffe des rotateurs

Risques propres au cours de l’intervention

  • La blessure de tissus voisins (muscles, tendons).
  • La blessure de vaisseaux sanguins peut entraîner une hémorragie parfois importante.
  • Le bris de matériel peut exceptionnellement survenir et laisser en place un fragment métallique qui pourrait faire l’objet d’une reprise secondaire.
  • Le traumatisme de nerfs superficiels peut entraîner une baisse de la sensibilité d’une zone cutanée. Cette sensibilité revient spontanément en quelques semaines mais il peut persister une cicatrice du nerf abîmé qui pourrait être douloureuse au contact.
  • L’infection du site opératoire (ISO) : elle provient le plus souvent à partir de la propre peau (staphylocoque).
    • la colonisation du site sera d’autant plus importante que le nombre de microbes (en surface mais surtout en profondeur) sera important. Une mauvaise hygiène n’est pas gommée par une simple douche la veille.
    • La prolifération et donc, le risque d’infection du site, dépend de : la facilité de croissance des colonies : l’importance de la cicatrice ou la présence d’hématome facilitent cette croissance; la capacité de défense : tout affaiblissement de l’organisme (diabète, alcoolisme, fatigue…) facilite cette multiplication.
    • La prescription d’antibiotique ne doit être envisagée que sur un microbe identifié. Cette infection, si elle se produit, peut nécessiter une ré-intervention pour un lavage. La durée de récupération sera alors allongée. Si la stérilisation n’est pas obtenue, des séquelles parfois importantes doivent être craintes.
  • Phlébite : le ralentissement circulatoire secondaire à la décharge, l’intervention ou la présence d’hématome provoque une agrégation des cellules dans les veines avec un risque de constitution de caillots. Ces caillots, une fois constitués peuvent :
    • boucher les veines et provoquer une phlébite
    • se détacher et migrer, et constituer une embolie

Les anticoagulants prescrits de manière préventive diminuent ce risque mais ne le suppriment pas complètement. Les séquelles de cette complication sont variables depuis des douleurs durables dans les mollets jusqu’à la complication mortelle en cas d’embolie massive.

  • Hématome : il se limite, le plus souvent, à une petite tuméfaction autour des orifices de pénétration ou sur la zone de prélèvement des tendons. Elle peut parfois diffuser et provoquer une ecchymose qui peut s’étendre sous la peau comme un gros «bleu». Mais, parfois, un saignement un peu plus important peut, durant la première nuit, continuer à remplir l’articulation qui gonfle et provoque des douleurs à cause de la mise en tension.
  • Un épanchement :
    • soit par saignement prolongé dans le genou
    • soit par hydarthrose (liquide clair)

Cet épanchement peut créer ou entretenir une réaction inflammatoire dans le genou qui peut empêcher la colonisation de la greffe, indispensable pour obtenir la consolidation;

  • Douleurs : il peut persister, après l’intervention, une réaction inflammatoire dans l’épaule, responsable de douleurs, le plus souvent perçues au niveau du bras. Par contre, une utilisation excessive du bras opéré ou de l’autre bras, comme une rééducation trop agressive peuvent provoquer des contractures douloureuses autour de l’omoplate.

Risques tardifs au décours de cette intervention

  • Faiblesse du bras : la rupture de la coiffe induit une atrophie des muscles qui ne sont plus utilisés. L’importance de cette atrophie dépend souvent de la durée qui sépare la rupture initiale ou le début de la souffrance des tendons de la réparation. La récupération de cette puissance musculaire débutera progressivement après la réparation et peut durer plusieurs mois, voire même être irréversible dans certains cas. La puissance musculaire du bras dépend du verrouillage de l’épaule et donc de la puissance des muscles de la coiffe.

  • Rupture itérative des tendons : le risque de récidive est proportionnel à l’état de la coiffe et de l’état général avant l’intervention.
    • L’association d’une rupture de la coiffe avec un diabète ou un tabagisme, une artérite augmentent sérieusement le risque de rupture récidivante. La mauvaise qualité du tendon suturé explique cette nouvelle complication.
    • Plus la taille de la perforation sera importante, plus la résistance élastique développée par le muscle après réinsertion aura tendance à arracher cette réparation.
    • Un excès dans le travail de l’épaule peut également augmenter cette tension musculaire et avoir les mêmes conséquences.

  • Algoneurodystrophie : dans certains cas, une perturbation circulatoire locale connue sous le nom d’algodystrophie peut entraîner une réaction inflammatoire provoquant des gonflements douloureux, des douleurs et une raideur pouvant intéresser l’épaule mais également le coude et la main. Particulièrement fréquente dans la chirurgie de l’épaule, cette complication peut être prévenue en étant très attentif à :
    • soulager la douleur
    • progresser doucement et sans forcer en rééducation
    • protéger l’épaule

Cette affection peut durer plusieurs mois avant de récupérer, le plus souvent, complètement.