Hanche

 

Opération de la hanche

Déroulement

Comment se déroule l’intervention ?

Vous rentrez la veille ou le matin même en fonction des pathologies, des antécédents et du choix fait au préalable pendant la consultation.

Les durées de séjour se raccourcissent. Cela a pour but de vous remettre plus rapidement en route mais implique également que vous ayez une bonne information car la durée de séjour et les informations seront données sur une durée plus courte.

Le jour de l’intervention, il faut prévoir le dossier complet comprenant le classeur que l’on vous a fourni lors de la consultation, les radios et autres examens que vous avez pu faire pour préparer l’opération.

L’intervention dure environ une heure à une heure et demie, vous quittez votre chambre pendant environ 4 heures.

Progressivement, le kiné vous prendra en charge et le jour de sortie est fixé en fonction de la reprise de votre autonomie et de votre choix. Le Docteur Bocquet passera tous les jours en chambre pour établir au mieux le retour à domicile.

La technique par voie antérieure

La voie antérieure est-elle une nouvelle technique ?

Il faut savoir que, depuis quelques années, de nombreux praticiens vont changer leur technique ou améliorer leur technique de mise en place d’une prothèse de hanche en utilisant une voie d’abord antérieure.

Habituellement, c’est une voie d’abord extérieure qui est utilisée mais on se rend compte depuis quelques années de l’intérêt et du gain que la voie antérieure peut apporter sur la récupération et les douleurs.

Cela fait près de 30 à 40 ans que cette technique est utilisée, sur Paris et dans d’autres pays, pour avoir un recul suffisant sur la validité de la technique et son suivi.

Il n’y a certainement pas plus de risques à faire une voie antérieure, bien au contraire. La préservation des tissus a montré une amélioration de la fonction, de la proprioception, du vécu de la douleur et du retour aux activités.

Pour le Docteur Bocquet, c’est une technique recommandée qu’il pratique régulièrement.

La technique par voie antérieure en détails

Pour l’intervention de prothèse de hanche par voie antérieure, il y a un abord sur la partie devant et externe de votre hanche. Cet abord va permettre d’aborder la hanche sans avoir besoin de couper les muscles et les tendons, et donner un abord mini-invasif.

On chemine entre les muscles et on aborde le col fémoral.

Une fois atteint, on coupe le col du fémur à l’aide d’une scie oscillante, et on extrait la tête fémorale qui est usée.

Cette tête peut être détruite ou peut éventuellement servir à quelqu’un en tant qu’allogreffe osseuse.

On vous demande votre accord, cela ne change rien ni pour vous, ni pour le médecin. Si vous êtes d’accord, un consentement  vous est remis et on fait un don de tête fémorale.

On vient ensuite mettre la prothèse, faite en deux morceaux. Il y a une partie fixée au niveau du bassin, la cupule acétabulaire qu’on appelle «la coquille».

Elle vient se fixer au niveau du bassin. On enlève le cartilage qui peut être usé avec un système de fraise qui va permettre de choisir la taille adaptée à votre morphologie et venir impacter cette cupule en titane au niveau du bassin. On essaye de reproduire au maximum votre anatomie pour orienter correctement la cupule.

Une fois que cette partie en titane est bien accrochée, il y a une intégration secondaire.

L’os qui a été avisé va venir tout doucement coloniser l’ensemble de la cupule et permettre une tenue et une durabilité. On vient ensuite mettre un insert en céramique ou en polyéthylène. La plupart du temps, il est en céramique.

Une fois la coupe du col fémoral réalisée, on accède au canal médullaire. Le fémur est comme un tube avec des parois épaisses et un milieu plus tendre.

On se sert de cette anatomie pour pouvoir mettre en place une tige directement dans le fémur. Cette tige permet l’articulation avec la partie dans le bassin.

Cette tige est préparée avec des râpes de tailles croissantes et on choisit la taille la plus adaptée à votre morphologie.

La tenue de la tige se fait soit avec du ciment (résine injectée dans le fût fémoral) ou, si votre morphologie le permet, sans ciment où il y aura également une intégration secondaire au niveau osseux.

Une fois la tige fixée, il y a un col morse et on vient mettre une bille en céramique qui sera adaptée. On réalise beaucoup d’essai afin d’essayer de reproduire au maximum votre anatomie.

Cela permet de restituer la longueur du membre inférieur et la latéralisation.

 C’est tout le but de l’opération afin d’avoir une hanche stable.

Enfin, on réduit la hanche et on ferme les tissus sous cutanée et la peau par un surjet intradermique. A l’intérieur de l’articulation, on laisse un petit tuyau (Redon intra-articulaire) qui va dépasser et être enlevé la plupart du temps jusqu’au lendemain.

Ce Redon a pour but d’éviter l’apparition d’un hématome. Il peut toujours apparaître dans un second temps mais il est préférable, après l’intervention, drainer, pour éviter l’apparition.

Une fois l’intervention terminée, le pansement est appliqué et vous partez en salle de réveil. La durée de surveillance dure 2 heures. On vérifie que tout va bien et vous partez en chambre.

Une fois en chambre, les infirmières vous apportent une petite collation et le kiné passera vous voir pour vous remettre en route, pouvoir vous lever, éventuellement marcher ou aller aux toilettes.

Le déroulement de l’après-midi vous sera expliqué. Progressivement, vous allez retrouver votre autonomie grâce au kiné. A partir du moment où vous serez autonome, on pourra envisager la sortie.

On vous a donné une sortie prévisible, au niveau de l’hospitalisation, mais, c’est quand le Docteur Bocquet vous voit en chambre que la date de sortie est définie.

Longueur et latéralisation de la hanche

Comment fait-on pour rétablir la longueur et la latéralisation de la hanche
après la mise en place d’une prothèse ?

Il y a beaucoup de guides de coupe qui vont permettre de se rapprocher au maximum de votre anatomie. On utilise des radiographies, qui peuvent être calibrées.

C’est pour cela qu’il faut les ramener à la clinique pour l’opération. Elles permettent d’avoir plusieurs repaires osseux. On utilise des systèmes de calques qui vont venir essayer d’approcher au maximum votre anatomie.

Dernièrement, il existe une amélioration de la planification qui peut se faire par le scanner avec une vue 3D qui nous permet de connaître, au mieux, l’anatomie et la taille dont vous pourriez avoir besoin pour l’intervention.

Pour l’intervention, la mise en place des implants vont avoir un impact direct sur la longueur de votre hanche et également la latéralisation : la hanche peut être plus ou moins proche et reproduire le centre de rotation que vous aviez.

Quand on met en place la tige fémorale, on peut ajuster la taille de la bille prothétique avec plusieurs tailles pour essayer de reproduire au mieux votre anatomie.

Mais il n’y a pas d’ordinateur ou de recette toute faite qui permettrait d’être au plus près de votre anatomie : c’est une question d’expérience, de planification, de ressenti et de testing lors de l’intervention.

Est-ce qu’il est grave d’avoir une jambe plus courte ou plus longue ?

Il faut savoir que 30 à 40% de la population a une différence de longueur des membres inférieurs et ne s’en rendent pas compte. Dans la mesure où cette inégalité est inférieure à 15mm, elle peut être peu ressentie.

En règle générale, on essaye de rétablir votre anatomie, en sachant que la bascule du bassin, la scoliose ou l’usure de la hanche peuvent avoir des répercussions directes sur cette inégalité.

Dans le cas où vous seriez gêné par une éventuelle inégalité, on peut toujours effectuer un bilan podologique qui vous permettra de porter une petite semelle compensatrice à droite ou à gauche en fonction des constats du podologue.

Cela devrait vous permettre d’être plus équilibré s’il le fallait. Cette semelle n’est pas forcément définitive, elle peut être provisoire le temps d’être plus stabilisé.