Pied

 

 Pathologies du pied 

Tendinites et déchirures

Tendinites fibulaires

Les tendons long et court fibulaires sont aussi dénommés les «tendons péroniers». Ces deux tendons assurent l’éversion du pied et la stabilité de la cheville.

La surcharge des tendons provoque une inflammation tendineuse, c’est la tendinite des fibulaires. La tendinite chronique peut engendrer des fissures voire des ruptures tendineuses. Il en résulte une cheville instable et un arrière-pied déformé en varus.

Facteurs favorisants la surcharge des tendons

  • traumatisme : entorses récidivantes de la cheville et/ou luxations des tendons
  • troubles neuro-proprioceptifs : les réflexes musculaires fonctionnent mal
  • variantes anatomiques : une anomalie de l’architecture osseuse peut irriter ou surcharger les tendons
    • Exemples : le pied creux varus ; gouttière fibulaire convexe, luxation des tendons ; séquelle de fracture du calcanéum

 

Traitement médical

 

  • Semelles orthopédiques
  • Repos par résine ou botte pneumatique
  • Anti-inflammatoires
  • Physiothérapie et rééducation : musculation excentriques pour promouvoir la cicatrisation du collagène tendineux

 

Traitement chirurgical

 

Une opération est envisagée si la tendinite est rebelle au traitement médical.

De même, une déchirure tendineuse est presque toujours opérée car le tendon cicatrise rarement spontanément.

 

Opération

 

Plusieurs techniques de réparations tendineuses sont proposées selon votre cas particulier.

  1. Petite déchirure <50% :  réparation par avivement et tubulisation
  2. Lésion tendineuse importante >50% : réparation par ténodèse entre le long et le court fibulaire
  3. Si luxation des tendons : creusement de la gouttière rétro-fibulaire et réparation du rétinaculum stabilisateur

Gestes parfois associés

  • Ostéotomie du calcanéum

  • Ligamentoplastie de cheville

La convalescence «type»

 

  • 6 semaines de résine dont les deux dernières avec une talonnette de marche
  • suivi de 6 semaines de rééducation avec un kinésithérapeute
  • arrêt de travail assis : 2 à 3 semaines
  • arrêt de travail debout : minimum 3 mois
  • début de ré-entraînement sportif après 4 mois
  • une chevillère pour le sport est recommandée pendant 12 mois

Les complications possibles (Liste non exhaustive)

 

  • Infection :  une bactérie entre dans le foyer opératoire pour donner rougeur, gonflement, température et douleur pulsative rebelle…
    Prévention : pieds propres et parfois des antibiotiques que nous administrons pendant l’opération
  • Phlébite : un caillot de sang se forme dans une veine et peut provoquer un gonflement de la jambe voire une embolie pulmonaire.
    Prévention : boire beaucoup, bouger les pieds , surélévation du pied, héparine
  • Algodystrophie : une réaction des nerfs périphériques «autonomes», que vous ne contrôlez pas. Cela provoque douleur, gonflement et raideur pendant de nombreux mois. Cette complication est souvent liée à une contrariété, une grande nervosité, de fortes douleurs…
    Prévention : toujours se faire opérer quand «votre ciel est bleu» et bien prendre vos antidouleurs
  • Retard de consolidation tendineuse ou osseuse : dans certains cas, l’os ou le tendon est plus lent à cicatriser et l’indolence est plus longue à obtenir.
  • Soulagement incomplet : en général, il y a 90%  de bons résultats.
  • Lésion neurologique : un nerf peut être lésé par le garrot ou l’intervention et laisser une séquelle sensitive ou motrice. C’est exceptionnel.

Une réintervention est toujours possible.
Toujours consulter devant une douleur inhabituelle et rebelle.