Hanche

 

L’opération de la hanche

Complications

Les complications liées à l’opération de prothèse de hanche

La luxation

La luxation est redoutée après l’opération. Rien ne rassemble la tête prothétique avec la cupule acétabulaire hormis les muscles. Ils servent de frein au mouvement. La cicatrice sur le devant permet de conserver ces muscles. Le risque théorique existe toujours et le kiné vous expliquera un mouvement à éviter après l’opération pour permettre la cicatrisation correcte du plan antérieur et l’ensemble des mouvements peut être repris au bout de 6 semaines.

Si la luxation survient, il faut revenir à la clinique et on effectue une manoeuvre externe pour remettre la hanche en place. Vous êtes endormis et sortez le lendemain. On peut être amené à devoir refaire une opération après une luxation quand les phénomènes surviennent de manière trop régulière ou pour des mouvements trop bénins.

 

Rapport de la prothèse avec l’os

Il peut toujours y avoir une fragilisation ou une fissure osseuse au niveau du bassin ou du fémur. Il y a un risque même si nous sommes vigilants pendant l’opération. La durée de vie de la prothèse est d’environ 15 ans. Cela peut être plus ou moins important. Aujourd’hui, on arrive à limiter le phénomène de frottement et d’usure notamment au niveau de la céramique quand elle est utilisée. Cela permet à la prothèse de durer plus longtemps. La tenue directe de la prothèse dans l’os est un facteur favorisant la durée de vie de la prothèse. Cela est vérifié avec les différentes radios pour vérifier la bonne intégration de la prothèse et qu’il n’y ait pas de décèlement.

La céramique permet de limiter l’usure. Il y a deux inconvénients :

  • En cas de lubrification, il peut y avoir un bruit. C’est assez rare et ne nécessite pas forcément d’intervention.
  • La céramique est très résistante mais il peut arriver des fractures de céramique lors d’un coup ou d’une chute au niveau de la hanche. C’est une complication assez rare.

Dysesthésie latérale

Des filets nerveux peuvent passer par la voie antérieure et il peut arriver, dans 15 à 20% des cas,  qu’il y ait une sensation d’endormissement sur la partie latérale de la hanche.

C’est assez fréquent. Cela disparaît dans les mois à venir mais il peut y avoir une petite zone d’insensibilité.

 

Reprise de hanche

La prothèse a duré 10, 15 ou 20 ans et est amenée à être changée. On peut changer une partie de la prothèse : soit la partie qui se situe sur la cupule acétabulaire, soit la partie qui se situe dans le fémur.

On n’est pas obligé de tout changer et on remet en place un nouvel implant qui pourra être tenu soit en force, comme la première fois, ou utiliser une plaque avec des vis complémentaires qui peuvent être mis en place en plus.

Au niveau du fémur, s’il y a eu du ciment, on l’enlève et on met en place une nouvelle tige.

Sinon, on met en place une tige un peu plus longue. S’il y a ré-opération, on peut utiliser un abord postérieur qui permet d’avoir un accès un peu plus important au niveau du fémur et de la partie acétabulaire, et permet alors de mettre en place la prothèse en cas de reprise.

Complications à toute intervention

Risque de phlébite

Petite veine qui se bouche au niveau du mollet, le plus souvent traduite par des douleurs différentes d’une crampe. Dans ces cas-là, il faut réaliser un écho doppler pour vérifier que la veine n’est pas bouchée.

Pourquoi une phlébite ?

Toute opération orthopédique favorise l’apparition d’une phlébite car il y a une manipulation lors de l’intervention du membre inférieur et on marche moins donc, on diminue le retour sanguin qui se fait jusqu’au niveau du coeur. Il peut donc y avoir une agrégation.

On peut l’éviter avec les piqûres contre les phlébites réalisées par l’infirmière tous les jours.

Ce traitement doit être surveillé par des prises de sang qui surveillent le taux de plaquettes. Si le taux de plaquette baisse, c’est un phénomène immunologique qui peut être inquiétant.

On vous propose des chaussettes de contention, à mettre tous les jours, le matin, mais pas seul. L’infirmière les met le matin et une tierce personne les enlève au coucher. Ces chaussettes sont à porter pendant 3 semaines.

Hématome

Il peut arriver après n’importe quelle opération. Le risque d’hématome est augmenté par la prise d’anticoagulants. C’est une intervention avec une coupe osseuse donc mise à nue de l’os spongieux et qui peut provoquer un saignement.

La plupart du temps, il y a une ecchymose, mais pas de boule sous la peau.

Elle se situe au niveau de la hanche puis descend progressivement au niveau du genou puis vers la cheville et disparaît complètement sans plus de complications.

L’infection

C’est un microbe qui vient coloniser le site de l’intervention, traduit par des douleurs, de la fièvre, une cicatrice qui n’évolue pas bien. Cela fait peur, ce sont les signes qui doivent vous alerter.

Il faut prévenir le médecin ou les infirmières afin de refaire un bilan avec une prise de sang. On ne débute pas des antibiotiques sans savoir ce qu’il se passe.

Si l’affection est avérée, une nouvelle opération est réalisée afin de nettoyer, faire des prélèvements, connaître le microbe qui est en cause et vous donner les antibiotiques adaptés.

La durée d’antibiotique est variable entre 6 semaines à 3 mois après l’opération quand cela arrive, le but étant d’éviter au microbe d’aller s’installer entre la prothèse et l’os.

Il faut agir vite dans ces cas-là. Nous travaillons avec le centre de Tourcoing et de Lille en cas d’infection primaire.  Nous effectuons un lavage qui peut être fait ici ou dans ces deux centres référents pour la prise en charge de l’infection. C’est une collaboration étroite.

Les facteurs de risque de l’infection sont :

  • L’obésité
  • Le diabète
  • Le tabac
  • Les traitements immunosuppresseurs

Il faut être vigilant sur les soins dentaires, pas d’infections en cours (infection urinaire par exemple), pas de picotements, de lésion cutanée, ne pas gratter autour de la zone d’intervention.

Si vous êtes malade quelques jours avant l’intervention, ne pas hésiter à appeler pour préférer décaler l’opération de quelques semaines plutôt que de la faire à un moment où un germe est en vous. Une infection sur prothèse peut toujours arriver.

Quand vous avez une infection quelconque, il faut la traiter rapidement, tant qu’elle est localisée, afin d’éviter qu’elle ne se généralise.